10ème RALLYE TERRE DU DIOIS
ENTRE GRIS CLAIR ET GRIS FONCE

En ce qui concernait la couleur du ciel ce fut l'interrogation prépondérante au cours de ce second week-end du mois de juin qui n'avait pour ainsi dire rien de printanier ni d'estival. Peut-être que dans le but de trancher nettement avec l'atmosphère poussiéreuse de la précédente manche du Championnat de France des Rallyes sur Terre, le P'tit Jésus avait tout bonnement décidé d'ouvrir généreusement les vannes du ciel. Certes pas un pet de poussière sur les pistes mais ambiance plutôt boueuse et sensation de "conduite sur glace" pour tout le monde !

Marc Dalmasso eu pendant un laps de temps relativement court, la délicate mission d'ouvrir la route pour la file des concurrents puisque affublé du numéro un au départ du rallye, devant Mourgues, Magaud, Loubet, Bérenguer, Rousseaux, Fabre, Zyla, Véricel et toute la clique des autres aficionados de la gadoue.

Théâtre d'apparition de nouveautés tant du côté de chez Citroën que de chez Peugeot cet humide Terre du Diois confirme bel et bien que Jean-François Mourgues est le grand patron de la discipline...


Beaucoup de monde et de mouvements inhabituels autour de la Cave Coopérative de Die, capitale de la célèbre Clairette du même nom. Tous n'étaient venus pour reconditionner leur stock personnel de vin pétillant mais principalement pour en découdre sur les tracés sinueux et piégeux des montagnes Drômoises.

La Subaru Impreza WRC de Jean-François Mourgues était bien entourée et admirée au moment des vérifications techniques. L'an passé à pareille époque c'était une voiture pratiquement identique qui avait ravi la victoire finale avec à son bord le Martiniquais Simon Jean-Joseph. La saison précédente aussi, une Sub' à la robe immaculée avait tenu le haut du pavé. Le talentueux pilote s'appelait Frédéric Dor. Décidément les montures persistent mais les cavaliers changent !

Jean-François Mourgues reprend ainsi à l'issue de cette quatrième manche la tête du Championnat mené brièvement par Brice Tirabassi. Moins de réussite pour ce dernier ici en Drôme par rapport à la Provence car il abandonna dès la première étape et termina l'épreuve en tant que voiture ouvreuse zéro.

Marc Dalmasso n'est donc pas allé très loin dans le déroulement de la course. La mécanique de sa Mitsubushi Carisma Evolution 6 en avait décidé autrement et cela dans l'épreuve spéciale numéro un.

Par contre débuts très remarqués des Peugeot 206 Super 1600 confiées à Olivier Marty et Fabrice Morel. La toute nouvelle formule de promotion de la firme Sochalienne fit sensation et bon nombre de spécialistes languissent d'ores et déjà la prochaine démonstration de force qui aura lieu en Terre de Langres le mois prochain.

Voiture quasiment identique pour Marty et Morel mais le Vauclusien fut le seul de ces deux équipages à rejoindre le parc fermé d'arrivée. Marty étant allé à la faute dès le lancement de la seconde étape. Sans aucun doute un excès d'optimisme ...

On enregistra aussi prématurément les abandons de Gilbert Magaud (Lancia Delta Evolution) et Jean-François Bérenguer (Citroën Saxo Super 1600).

Très attendue aussi l'apparition des nouvelles Citroën Saxo T4 comme celle de Patrick Henry. On a d'ailleurs failli s'y perdre un instant dans tous ces chevrons engagés avec notamment les habituelles Saxo Kit Car et les Saxo Super 1600.
Grande efficacité et spectaculaire comportement, voilà les impressions des spectateurs avertis après cette naissance copieusement arrosée. Fabrice Morel huitième du général au final à 5' 42" du leader.

Les années passent mais ne se ressemblent pas tellement... C'est bien ce que Pierre Colard devait se dire. Le Champion de France en titre des Rallyes sur Terre couronné en l'an 2000 au terme d'une saison tonitruante au volant d'une surprenante Seat Cordoba WRC, n'avait donc pas les mêmes sensations cette année.

Le Savoyard refaisait en effet son apparition sur le Championnat Terre en prenant le départ de ce Diois équipé cette fois-ci d'une "modeste Citroën Saxo T4". Les objectifs ne sont donc véritablement pas les mêmes cette année pour Pierre Colard qui avait aussi su faire "parler la poudre" par le passé aux commandes d'une Subaru Impreza face aux "gros bras" de l'époque. Il termina cette dixième édition relégué à la vingtième place du scratch avec un retard de 11' 33" sur le premier.

Il faut savoir que les véhicules admis à participer au Trophée Saxo T4 Super 1600 sont de simples Saxo VTS 16 soupapes équipées du kit de transformation version terre commercialisé par Citroën Sport.

Toujours la présence de la pluie à l'instant où la Sub' de Mourgues s'apprêtait à s'élancer pour la deuxième étape du dimanche. Déjà 51" d'avance pour le Gardois sur Rousseaux et 56" sur Loubet. Le "trou" était déjà creusé !
Eric Mallen revenait sur les pistes Drômoises avec cette
Mitsubishi Lancer louée pour l'occasion en Belgique. Juste un peu de
carrosserie à revoir en fin de location... Trente-cinquième du général.

C'est la petite place ombragée de Saint Nazaire le Désert qui a servi de support pour les deux parcs de regroupements organisés au cours de la seconde étape du rallye. Haut lieu de légende du sport automobile international, cette minuscule bourgade blottie au fond d'un vallon tourmenté a vu défiler aux pieds de ses maisons les plus belles voitures de rallye. Ce village fut en effet pendant de longues années le terme d'une épreuve spéciale réputée incluse dans le parcours commun du Rallye de Monté Carlo.

Maintenant abandonné depuis la restructuration complète de l'épreuve Monégasque, c'est
Yves Loubet, qui en stoppant sa Mitsubishi Lancer à l'entrée de la commune, se souvint quelques instants de ses multiples passages sur cet itinéraire tant apprécié au temps du Grand Monté Carl' ...

Les deux Peugeot 206 engagées étaient attendues par les habitants du village mais seule la numéro 8 pilotée par Fabrice Morel se présenta au regroupement. Les dernières Lionnes qui avaient fait entendre leurs rugissements dans les rues de Saint Nazaire étaient frappées, lors de la grande épopée des Groupes B, du sigle 205 et avaient pour qualificatif Turbo 16 ! Que de souvenirs...

Comme pour le Terre de Provence le Diois à été une fois
encore l'opportunité de découvrir des autos hors du commun.
Jugez plutôt du gabarit et du poids de cette Ford Taunus V6.
Pas question de négliger le freinage avec un tel paquebot !
Pour saluer l'arrivée victorieuse de Jean-François Mourgues, pluie
de Clairette mêlée à l'eau douce venue du ciel. A noter qu'un
court instant les parapluies ont été d'une double utilité ! Yves
Loubet second à 30"
et Sébastien Rousseaux troisième à 1' 21".

Vous pouvez visiter ma rubrique "les bons tuyaux sur le web" afin d'accéder
au site internet correspondant à l'organisation de cette épreuve.