53ème RALLYE lYON-CHARBONNIERES
ACTE UN - SCENE UN

Le rideau s'est donc ouvert sur la grande scène du Championnat de France des Rallyes millésime 2001. Fermé depuis le Rallye du Var ayant vécu au tout début du mois de décembre de l'an 2000, les acteurs, enfin plutôt les rescapés de l'inter-saison dirons-nous, se sont retrouvés sur les routes des Monts du Lyonnais pour en découdre à nouveau avec le chronomètre.

Certains ont depuis disparu corps et biens, d'autres naviguent désormais vers d'autres cieux plus prometteurs que ceux de notre hexagone tricolore, et fort heureusement une troisième catégorie d'acharnés et de coriaces persévèrent en la matière. Quelquefois contraints d'utiliser des bolides de gabarits plus réduits que l'an passé, les "P'tits Amis" étaient à nouveau présents dans le parc fermé de départ de ce 53ème Rallye de Lyon - Charbonnières faisant office de séance d'inauguration.

Nous avons subi tout au long de l'année sportive 2000 la loi d'un Blondinet au volant d'une splendide voiture rouge. Scratch sur scratch, victoire sur victoire, grande couronne finale pour Noël ! Enfin cette saison, dans la série "pas de bol pour nous", il devait rester dans le fond du grand garage parisien appartenant à la marque aux doubles chevrons, un exemplaire "tout fini de payer" du modèle Kit Car du même rouge que celle du Blondinet. Pour " marquer le coup " ils ont simplement changé le pilote à l'intérieur. Et hop ! Ça gagne toujours... Comprends pas ! Ça doit sûrement venir de la peinture...

Je ferai cette fois-ci pour débuter mon récit une petite aparté sur les moyens matériels mis à notre disposition afin que nos conditions de travail soient optimales et véritablement digne d'une grande épreuve du Championnat de France.

Face à l'entrée principale du Palais des Sports de Lyon-Gerland, voici le méga-aquarium qui fut installé à notre attention pour nous permettre de gérer au mieux la direction de course ainsi que le chronométrage de l'épreuve spéciale dite " spectacle " se déroulant aux abord immédiats des installations sportives.

Oui, du grand standing, du quatre étoiles sans fausse note, du sur-mesure car installé " pile-poil " au bon endroit. Merci l'ASA du Rhône ! C'est vraiment bien et très agréable de se sentir de temps en temps aidé de la sorte...

Le grand bal fut officiellement ouvert pour nous lorsque Sébastien Loeb aligna sa vrombissante Citroën Xsara Kit Car devant notre cabane. Une foule importante s'était agglutinée derrière les grilles installées le long de la ligne du départ de l'épreuve afin d'assurer au maximum la sécurité du public.

Relativement rectiligne et extrêmement large, ce tracé d'une longueur totale de 1700 mètres, dessiné sur le pourtour du Palais des Sports, n'était pas là pour ravir l'ensemble des concurrents. La présence de bordures de trottoirs assez hautes et bien cassantes interdisaient toute erreur pouvant être commise lors d'une hasardeuse trajectoire.

Trois chicanes matérialisées par de bottes de paille avaient été mise en place sur le tracé afin de limiter la vitesse dans les secteurs jugés trop rapides par l'organisateur. Un seul incident fut à déplorer au cours de cette spéciale, obligeant le malheureux concurrent qui avait généreusement tutoyé de trop près la seconde chicane, à déclarer sur place son abandon.

Comme lors des années précédentes, nous avons eu à notre charge durant la journée du samedi, la couverture de deux passages de course sur l'épreuve chronométrée de Beaujeu - Chiroubles.

Les rangs des concurrents autorisés à s'élancer pour la seconde étape du samedi s'étant très largement clairsemés à la suite des cinq premières spéciales courues le vendredi soir. Il était vrai que mis à part la première place qui ne pouvait que revenir qu'à Sébastien Loeb, véritablement intouchable d'un bout à l'autre du rallye, les jeux demeuraient encore très ouverts le samedi après-midi pour l'attribution des secondes et troisièmes places.

Pascal Enjolras à nouveau présent cette saison sur le Grand Championnat au volant de sa Peugeot 306 Maxi, a du sortir la grosse attaque pour se maintenir à la bonne position vis à vis du leader. Néanmoins il terminera cinquième du général à 5 minutes 12 secondes du premier.

Jacques Maraval pilote de cette BMW 320 I au look ravageur et aux couleurs flamboyantes était également de la partie. Bien placé en embuscade, il nous a ravi lors de chaque départ avec un impressionnant lâché de chevaux lui infligeant souvent une trajectoire pas toujours très rectiligne. Les spectateurs avertis ne s'y sont pas trompés ! Vive le sport et les propulsions ! Et puis quelle musique !

Néanmoins, histoire de rappeler un peu la démesure du " cavalier seul " de Sébastien Loeb sur les routes de ce Charbonnières 2001, il faudra retenir au classement scratch final pas moins de 4 minutes 38 secondes d'écart entre la Xsara du Nordiste et la Béhème du Sudiste.

Tout cela en tenant compte que la quinzième et dernière spéciale du rallye, Beaujeu - Chiroubles, celle ou nous étions d'ailleurs postés, a été parcourue par la Citroën à une vitesse un peu plus réduite qu'à l'accoutumé. Le moteur ne fonctionnant plus que sur trois cylindres. Autant dire que Maraval était aux aguets en espérant le petit pépin mécanique qui aurait bien arrangé à son avantage la sauce finale... Mais bon, la voiture aux doubles chevrons à démontré à nouveau sa robustesse !

Patrick Rouillard le spécialiste de la BMW 318 TI venu tout droit du Sud-Ouest, fut en passe de réaliser une belle prestation. Mais la mécanique de son bolide en a décidé autrement. Contraint à jeter prématurément l'éponge dans les Monts du Beaujolais, il ne disputera pas le second passage de nuit dans notre épreuve spéciale de Beaujeu.

Fabien Véricel s'était alloué pour cette manche d'ouverture les services d'une Renault Mégane Kit Car. Belle monture qui lui offrit la troisième place au scratch à 4 minutes 52 secondes du leader.

Cette 53ème édition du Rallye de Lyon-Charbonnières aura été marquée dès son lancement par une grosse et mauvaise sortie de route de l'équipage numéro 52 Serge Sastre - Corinne Albert, dans le tout premier secteur chronométré de l'épreuve du côté de Bessenay. Les Perpignanais occupaient comme d'habitude leur
vénérable Porsche 911. La course un instant interrompue repris ses droits un peu plus tard dans la soirée, après que l'évacuation héliportée des blessés graves vers les hôpitaux Lyonnais soit terminée.

Le monde du rallye gardera une fois encore à l'esprit que la discipline peut-être très dangereuse, et ne souhaitera que de retrouver très rapidement les Porchistes au départ d'une prochaine épreuve.

Plutôt fraîche la soirée mais Etienne Chapin est un habitué
de la discipline. Pas incommodé le Monsieur ni par les
essuie-glaces ni par les moustiques...
Thierry Lagarrigue et son Opel Kadett GTE revue et corrigée
par ses propres soins. A votre avis, un petit air de
Cosworth n'est-ce pas ? Non, à peine...

Alain Grimaut et une Opel GT qui ne laisse vraiment pas
le public indifférent. Le véhicule attire les regards et le son
régale aussi les oreilles des amateurs de belle musique.
Mais que doit-il se passer dans la tête d'un pilote comme
Sébastien Loeb, trente secondes avant le départ d'une
spéciale de vingt cinq bornes au volant d'une Kit Car ?

Vous pouvez visiter ma rubrique "les bons tuyaux sur le web" afin d'accéder
au site internet correspondant à l'organisation de cette épreuve.